Emmanuel Macron et Friedrich Merz annoncent un « conseil de défense et de sécurité franco-allemand »

  07 Mai 2025    Lu: 105
 Emmanuel Macron et Friedrich Merz annoncent un « conseil de défense et de sécurité franco-allemand »

Au lendemain d’une élection difficile, le chancelier allemand, Friedrich Merz, était à Paris, mercredi 7 mai, avant de se rendre à Varsovie, deux capitales où il espère relancer des relations en souffrance. Au cours d’une conférence de presse commune, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un « conseil de défense et de sécurité » commun, affirmant que Paris et Berlin entendaient « répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte » et « agir main dans la main ».

Ce conseil « se réunira régulièrement pour apporter des réponses opérationnelles à nos défis stratégiques communs », a précisé le président français.


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https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/07/emmanuel-macron-annonce-la-mise-en-place-d-un-conseil-de-defense-et-de-securite-franco-allemand_6603804_3210.html

M. Macron a par ailleurs défendu « une amitié, bien plus qu’une coopération » et a dit vouloir « réinstaller partout » le « réflexe franco-allemand ». « Nous souhaitons que l’action se construise systématiquement ensemble », a-t-il poursuivi, érigeant « la sécurité, la souveraineté et la compétitivité » en « sujets prioritaires » des deux pays.

A son tour, le chancelier allemand a loué la « coopération » entre Paris et Berlin, disant vouloir l’« approfondir et [lui] donner un nouvel élan » et défendant un « renouveau franco-allemand pour l’Europe ». Abordant toutefois un sujet de désaccord entre les deux pays européens, M. Merz a appelé à ce que l’accord de libre-échange avec des pays du Mercosur, auquel Paris est défavorable, soit ratifié « rapidement et mis en œuvre ». Le nouveau chef du gouvernement allemand a dit en revanche avoir conscience des réserves de Paris sur le sujet.

L’élection aux forceps de M. Merz au poste suprême par les députés allemands mardi, après deux tours de scrutin et alors qu’il devait s’agir d’une formalité, a révélé la fragilité politique du dirigeant conservateur et de sa coalition avec les sociaux-démocrates, sur qui toute l’Europe comptait pour remettre l’Allemagne au centre du jeu après des années de surplace sous l’ère Olaf Scholz et six mois de crise politique intérieure. « La situation en Allemagne est un choc politique », affirmait l’eurodéputée française Valérie Hayer sur X, et « une catastrophe absolue », déclarait une ministre française sous couvert d’anonymat à l’Agence France-Presse (AFP).

Comme il est d’usage en Allemagne, tout nouveau chancelier effectue sa première visite officielle à l’étranger en France, puis en Pologne. Mardi soir, M. Merz, qui ira aussi vendredi à Bruxelles, s’est qualifié sur la chaîne NTV de « chancelier très européen ». Le nouveau gouvernement de coalition promet de « renforcer l’amitié » aussi bien entre l’Allemagne et la France qu’avec la Pologne, notamment dans le cadre du triangle de Weimar, ce forum de coopération trilatérale entre la France, l’Allemagne et la Pologne créé en 1991.

Mais il souligne la nature compliquée des relations entre l’Allemagne et la Pologne qui, par ailleurs, n’est pas dans la zone euro, contrairement à Paris et Berlin. Le parti nationaliste Droit et justice (PiS), actuellement dans l’opposition, continue de réclamer des réparations à l’Allemagne pour les dégâts et pertes de la seconde guerre mondiale. A moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle polonaise, le 18 mai, ce sujet est particulièrement sensible : pour le premier ministre polonais, Donald Tusk, européen convaincu, il est délicat d’afficher une trop grande proximité avec le chancelier allemand. M. Tusk s’est d’ailleurs contenté sur X d’un bref message de félicitations et d’un « see you tomorrow in Warsaw » (« à demain à Varsovie »).


Tags: France   Allemagne  


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